Introduction
On confond trop souvent logistique et transport. La logistique est une activité de service très complexe, qui englobe l’activité de transport, limitée à la mise en œuvre physique du mouvement des marchandises. La logistique de la filière alimentaire est aujourd’hui principalement gérée par les grossistes et les distributeurs qui s’approvisionnent à une échelle mondiale et ont su, sur la base d’un volume d’échange important, construire un système de gestion des flux (information et transport) très performant qui leur permet d’optimiser au mieux la logistique de distribution.
Pourquoi remettre en question un système aussi efficace, qui garantit un approvisionnement simple, diversifié, à un prix accessible? Pour les coûts externes (environnementaux, sociaux), qui ne sont pas pris en compte dans la définition des prix de marchés, mais qui sont supportés par l’ensemble de la société dans le cadre d’une fiscalité globale; pour l’intérêt croissant, de la part des collectivités territoriales, chambres d’agriculture, syndicats agricoles ou autres regroupements de producteurs, qui s’organisent et se fédèrent autour de projets de vente directe ou de plateformes logistiques pour écouler la production dans des circuits de proximité et avec un nombre réduit d’intermédiaires. Dans un tel contexte, la restauration collective apparait comme un levier efficace sur lequel appuyer cette volonté de restructurer la chaîne d’approvisionnement pour répartir la valeur ajoutée de la filière de manière plus juste et équilibrée.
Trois groupes de travail réfléchiront pour construire un tableau de bord utile à l’évaluation de la valeur ajoutée sociale, économique de la Filière Courte et Durable en dialoguant sur les thèmes suivants :
- Comment gérer la logistique en filière courte? Comment professionaliser ces néofilières pour les rendre compétitives et pérennes face aux opérateurs en place aujourd’hui? Filière courte : quelle définition choisir? En fonction de la distance ou du nombre d’intermédiaire?
- Comment informer et communiquer avec les consommateurs et les Décideurs Publics. Comment identifier la valeur ajoutée de ce type d’approvisionnement (environnementale, nutritionnelle, sociale…)? Est il adapté à la demande? Quelle sensibilisation pour intéresser la restauration collective à ce type de produits ?
- Comment le travail de l’homme contribue-t-il à la dimension durable de la filière alimentaire? Quels sont les impacts des filières alimentaires locales sur l’emploi? Quelles peuvent être les meilleures stratégies de soutien de la part des collectivités territoriales pour faciliter la mise en place de ces plateformes?
Eating City est un programme pluriannuel d’activités du Consortium Risteco – Réseau Terre Citoyenne, cofinancé par la Fondation CLM pour le Progrès de l’Homme de Paris et Sotral Spa et qui bénéficie aussi, pour chacune des éditions, du soutien local d’institutions publiques et privées.
L’objectif du programme, né en 2010, est l’aménagement de temps de rencontre au niveau international, en Europe, Chine, Etats-Unis, Afrique et Amérique Latine, pour élaborer des cas d’études à dimension multiples (ecadim) et une série de “cahiers” avec des propositions concrètes qui s’adressent aux décideurs publics et privés, impliqués dans les processus en amont et aval de la filière agroalimentaire ainsi qu’à tous les opérateurs et commanditaires de la restauration.
Chaque évènement est organisé suivant un mode opératoire qui prévoit 3 ateliers thématiques, se focalisant sur les aspects environnementaux liés à la production, à la consommation et sur les aspects sociaux, en particulier sur le travail de l’homme.
Le réseau d’associations, organismes, entreprises, fondations qui, avec Risteco, participent de manière déterminante à la réalisation du programme Eating City, se développe de jour en jour dans le monde et il est destiné à former la base d’un processus de dialogue multilatéral voué à la définition d’un nouveau paradigme économique basé sur les points suivants: utiliser la restauration collective comme un levier, ré-équilibrer le rapport entre production locale et consommation, entre nourriture et environnement, replacer le travail de l’homme au centre de l’attention, faciliter un nouveau rapport entre l’homme et l’alimentation qui valorise la nourriture et où les matières premières échappent à la logique financière des commodités (commodities).
En 2011-2012, plusieurs évènements principaux ont eu lieu ou sont prévus, à Rome en Italie, relatif au dialogue entre les régions du bassin méditerranéen, dédié à la filière agroalimentaire, à Paris en France, sur la question des impacts environnementaux liés à la production des déchets, et successivement à Canton en Chine.
Cette réunion, est organisée à Bruxelles sur le thème de la filière courte et durable en collaboration avec un partenaire local, ECORES.
Une présence continue du programme Eating City est également prévue à l’occasion de plusieurs évènements dédiés au thème de l’agroalimentaire et de la restauration, pour assurer la dissémination des résultats obtenus et pour promouvoir également la participation aux futures éditions. Cela en fait un évènement itinérant, qui contribue concrètement à la construction d’un nouveau paradigme économique, qui remet l’homme au centre de l’économie et qui place l’environnement parmi les variables de décision des entreprises, afin de développer une nouvelle culture de l’Entreprendre.